Les armoiries de nos chevaliers

Publié le par Bertrand de Marseivilla

C'est entre 1160 et 1220 que les chevaliers adoptent des armoiries. Les combattants des compagnons de Valérien (entre 1180 et 1220) n'échappent pas à la règle, et il se sont eux aussi dotés d'armoiries, dont je vais vous faire part.

Bertrand de Marseivilla

 

De sinople au basilic d'or

 

 

Le basilic est un animal fantastique hybride ayant un corps de coq et la queue du serpent. Il est parfois représenté (sauf en héraldique) comme un serpent aux ailes de coq. En héraldique, cet animal est dérivé du dragon, dont il emprunte par ailleurs quelques traits de représentation, en particulier la position et la queue. Le basilic, né d'un oeuf de vieux coq couvé dans du fumier par un crapaud, avait la réputation de tuer par son seul regard, et de ne pouvoir être neutralisé que par une belette. Il symbolise le pouvoir royal qui foudroie ceux qui lui manque d'égards, mais aussi la femme débauchée qui corrompt ceux qui s'approchent d'elle. De manière générale, il représente les dangers de l'existence, dont il faut se défier.

Bohémond de Sangil

 

 

Parti d'argent et de gueules à l'oiseau montant de l'un en l'autre  

L'oiseau, en héraldique, peut être représenté de différentes manières. Il peut être volant en pal, volant en bande, essorant (c'est-à-dire prenant son envol), etc. Il est dit ici « montant », car il est vu de dos, comme montant dans le ciel. L'oiseau montant a les ailes perpendiculaires au corps, le bec dans le prolongement du corps, et les pattes repliées, cachées sous l'empennage de la queue. L'oiseau peut être considéré comme un symbole se spiritualité ou de liberté. 

Godefroy de Nancey

 

 

D'azur au griffon d'or, au chef d'argent chargé de tenailles de forgeron de gueules

Le griffon est un animal fantastique hybride qui possède le corps du lion, et les pattes antérieures, les ailes et la tête de l'aigle, avec des oreilles pointues. Il cumule ainsi les qualités, proches, du lion (noblesse, courage, bravoure) et de l'aigle (puissance, souveraineté, clairvoyance, spiritualité). Bien que sa nature hybride l'ai parfois dévalorisé au Moyen Âge, il peut aussi être, paradoxalement, vecteur de salut. Quant aux tenailles de forgeron, il s'agit d'un meuble (= figure de l'écu) parlant, c'est-à-dire qu'il rappelle le nom de famille du titulaire, en l'occurrence Fabry, du latin faber, fabri, mot désignant le forgeron.

 

Guilbert

 

 

De gueules au lion d'argent, accompagné de deux quintefeuilles du même aux cantons dextre et senestre du chef

Le lion est l'animal de loin le plus représenté en héraldique. Il est porteur des vertus chevaleresques et royales : noblesse, courage, bravoure, royauté, loyauté, etc. Au début du XIIIe siècle, sa représentation n'est pas très fidèle à la réalité, car peu d'Européens avaient déjà vu un lion dans leur vie, malgré l'existence de quelques ménageries princières. Ainsi, il est représenté sans crinière, au moins jusqu'au milieu du XIIIe siècle. Les armoiries au lion sont, à cette époque, souvent politiques. C'est en effet l'emblème des guelfes, les partisans du pape dans la lutte qui l'oppose à l'empereur, dans le Saint-Empire.

 

Adalbéron

 

 

De sable à l'enclume d'argent, au chef d'or chargé d'un renard passant de gueules

L'enclume du blason d'Adalbéron rappelle son activité de forgeron. En chef, se trouve également un renard. Cet animal se nomme « goupil » en ancien français, et doit son appellation actuelle au nom du goupil héros du Roman de Renart. Le renard, comme chacun sait, symbolise la ruse. En héraldique, il est toujours « de gueules », c'est-à-dire rouge. Il est ici dit « passant », car il est représenté à quatre pattes ; dressé sur ses pattes de derrières, dans la position du lion, il serait dit « rampant »

 

Wilfrid de Nancey

 

 

D'or à l'aigle de gueules, à la bordure du même

L'aigle est le deuxième animal le plus représenté dans les armoiries après le lion. Il est symbole de  puissance, de souveraineté, de clairvoyance, de spiritualité. Tout comme le lion est le roi des animaux terrestres, l'aigle est le roi des oiseaux. Il a la réputation d'être le seul à pouvoir regarder le soleil sans ciller. Les armoiries à l'aigle sont, au XIIIe siècle, souvent politiques. C'est en effet l'emblème des gibelins, les partisans de l'empereur dans la lutte qui l'oppose au pape, dans le Saint-Empire.

Voilà donc brièvement présentées les armoiries de nos chevaliers, telles que vous pourrez les voir orner leurs écus lors des tournois auxquels ils se livreront à l'occasion de fêtes médiévales, cette année et les suivantes.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
Merci pour vos compliments, cher chevalier du 38 ! Si vous aimez l'héraldique et que vous voulez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez venir visiter régulièrement mon blog personnel : http://heraldique-sigillographie.over-blog.frQuant à vous, dame Marie, je transmettrai votre requête à Bertrand...
Répondre
M
Mes seigneurs, je cherche nobles chevaliers pour me servir en mes terres et défendre mon chatel contre voisins trop encombrants. En seriez vous mon cousin avec vos compagnons ?
Répondre
L
bien le bonjour messireVoila de belles armoiries montrant votre puissance... moi, simple chevalier sans terre,  je suis votre vassal....  Passionnant article donnant les bases de l'héraldique.... encore..oui, apprenez nouzs encore messire !
Répondre